Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 4.djvu/195

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

romains et révolutionnaires. L’oisiveté qui se prélasse les yeux béants devant les spectacles scéniques est un crime pour le Bomain de la vieille roche ; sa rudesse de Philistin, son amour de l’action, entrent en révolte : il reste du fond du coeur attaché à l’ancienne et politique maxime , du droit de sa patrie, selon laquelle nul n’est maître ni valet parmi les citoyens, nul n’y doit être millionnaire ou mendiant, une_même culture, une même croyance les embrassant tous! L’école nouvelle avec ses pratiques d’éducation nécessairement exclusives est donc un danger pour l’État : elle détruit le sentiment de l’égalité ! — Et de fait, l’école et le théâtre ont été les deux plus puissants leviers de l’esprit des temps nouveaux, et leur puissance s’est doublée quand ils ont parlé latin. Écrivant ou parlanten grec, on n’eut pas cessé d’être Romain ! Mais voici qu’on-s’accoutume, sous la livrée de la langue romaine, à penser et à vivre comme les.Grecs. Qu’une telle révolution ait fait tache au milieu même d’un grand et brillant siècle coservateur, cela se comprend ; elle n’en offre pas moins le plus remarquable et le plus instructif des spectacles. C’est alors que l’hellénisme projette ses rameaux dans toutes les directions, et partout ou la politique ne lui ferme point aussitot le passage : c’est alors aussi que le pédagogue et le maître des plaisirs du peuple, s’appuyant l’un sur l’autre, mettent au monde la littérature latine.

Chez les plus anciens écrivains de Rome on trouve déjà comme en noyau tout le produit dos œuvres postérieures. Le Grec Andronicos (avant 482 jusqu’au delà de 547), appelé depuis, en sa qualité de citoyen romain, Lucius Livius Andronicus, était venu tout jeune à Rome (en 482), avec la multitude des prisonniers tarentins

On n’applique pas encore, dans la Rome républicaine, la règle, créée seulement plus tard, d’après laquelle tout affranchi doit porter le prénom de son patron.