Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 4.djvu/244

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' ‘ ‘ 240 LIVRE III, CHAISITRE XIV ` ' dans savoie révolutionnaire; il ne déguise pas le moins _ Ir du monde sa pensée, et c'est de toute sa force qu’il pousse les Italiques dans la direction néo-grecque! La tragédie fut son plus elïicace instrument. Quand on . A fouille dans les débris de ses drames, on constate qu’il possédait à fond tout l'ancien 1·épertoire tragique de la · Grèce, les théâtres d’EschyIe et de Sophocle, no'- ` tamment. · · Ce n'est donc point par le pur effet du hasard que la -` plupart de ses pièces, que les plus fameux de ses drames ·ont été empruntés à Euripide ‘? `Certaines autres consi- dérations, je liaccorde, ont pu dicter ses, choix et ses · remaniements, mais elles niont pu à elles seules lui faire u11e loi de refouler carrément Euripide dans son ` propre cadre; de laisserplus que luiencore l’ancien . ` chœur enoubli, et d’accuser jusqu’î1 l’excès leffet ma- tériel. Il agissait de dessein prémédité, quand il1·ep1·e11ait le T/zyestelen sousiœuvre, et ce Télèphe, fameux par l’immo1·telle. moquerie d’Aristophane; quand il s'at- taquait lui aussi à ces princes, « vrais princes de la misèrel, » à Mémilippe, la femme phil0s0phe‘j*l· Dans ce dernier d1·ame surtout l’action entière en veut à la I religion nationale, entre en lutte avec elle, au nom dcs dogmes de la philosophie naturelle, et ne vise à rien moins _ qu'à la renverser. En toute occasion, (v. les passages ` ' ci—dessous 3) Ennius décoche ses flèches et ses tirades lcs plus acérées contre la foi' aux prodiges. - ‘ [V. entre autres la scène entre Dicuœopolis et Enripirle, dans les _ Acharniens,d'Aristopliane.] _ ` . ’ jC'est le mot d’Aristote, Poét., xv.] - _ " (Cf., p. 470.) — Euripide a-t·il enseigné (Ip/tiyénie en Aut., V. 956) « qu'nn zlevin, c’est unhomme qui dit un peu de vrai mêlé de » beaucoup de fanx,qnan1l il a la chance! Quand il` se trompe,`peu » lui importe! • Ennius, dans son imitation du tragique grec, lance aussitôt la diatribe suivante contre les frtiseurs rt'/wroscopes : _ V 4 ll cherche au ciel les signes des astrologues : il guette au passage