Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 4.djvu/310

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'306 " LIV‘RE IV., CHAPITJBE I · . qllê trop zsa prudence. Jamais .capitaine"·ne trait:1 ses soldats avec plys de mépris : le sans-façon de ses actes allait dé pair avec l’amertume de son langage. Pour la première fois, là ou il eût fallu tirer l’épée, les Romains,_ .bon gré mal gré, guerroyèrent lapioche et la bêche à la main. Lïenceinte entière de la ville assiégée, qui comp-u tait un bon demi-mille allemand_.[lieue de France], futenfermée dans unedouble ligne de circonvallation, · deux foisplus grande, avec murailles, to_urs et fossés; et le Douro lui-même, par ou de hardis mariniers et des plongeurs appoidzaient des vivres l'ennemi, fut · hermétiquement barré. N’osant pas donner 1l’assaut, les Romains prenaient ·la place par la famine; sa chute était . d’autant plus sûre, que durant la bellesaison les habi- tants niavaient pas pu amasser de provisions. Bientot ils manquerent de tout. Un des plus audacieux Numantins, V R0't0gène,iparvint avecquelques camarades à forcer les 'lignes romaines; 'il alla chez ses compatriotesdes pays voisins, les supplia de ne pas laisse1· périr Numance; ct ses instances ne restèrent point impuissantes`auprès des habitants _de Lutin, l’une des cités des Arévaques. Mais avant qu’ils eussent pris leurparti, Scipion, averti par les gens de la faction romaine, se montra en foi·ce devant . leur_ville, et obligea leschefs à lui liv1·er les meneurs t (ils étaient quatre cents jeunes gens appartenantaux meilleiires et plus notables familles); et leur tit couper.à ` tous les mains. Les Numantins voyaient tomber·leur I dernier espoirqlls envoyèrent a Scipion une ambassade, offrant de se soumettre à'certainesconditions;et s’a- dreSSa11t au bravesoldat, ils demandaient d’être traités en l)1`3\'6S.`L7&H1l)îlSS3(1€ rcvi-nti Scipion voulait une sou- missionà merci. Le peu_ple furieux mit ses envoyés en pièces; et le blocus continua', jusqu’à ce que la faim et la maladie eussent achevé leur œuvre. Enfin de nou- veaux, députés se montrèrent, disant que la ville se ren-