Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 4.djvu/318

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uit, ` LIVRE IV; CHAPITRÉ I · _ - et mécontent à la fois, 'il avait constaté de ses propres yeux le réveil florissant de l’ennemi¤ héréditaire de Home: la richesse des terres, la foule circul'ant dans les rues, lc. matériel naval immense de larepublique phénicienne, _ lui avaient donné à penser : dejà il voyait dans l’avenir _ se lever un second Hannibal, poussant contre Rome les armes et les `ressources de la patrie! Dans sa conviction honnête et virile, si étroite qu’0n· la- veuille, il se disait- que le salut de Rome 11'était point assuré, tant que Car- thage restait debout. Revenu à— Rome, il s’empressa d’en · dire son avis en plein Sénat; Sa politique chagrine ren- _ contra des adversaires- da—ns les libres penseurs du parti aristocratique, dans Scipion Nasica surtout, qui, com- ` ' C battant sans ménagements les haines aveugles _du vieux Censeur, démontrèrent combien étaitpeu dangereuse `à ' l'avenir« cette· ville uniquement adonnée au négoce; combien les Plxéniciens, ses habitants, se déshabituaient de la pensée et de la pratique de l`a,guerre·, et combien 'enlin l’existence d'un grand marché commercial se pou- vait concilier avec la suprématie politique de Home. i Certes, on eût voulu faire descend·re Carthage au rang de simple ville provinciale, que la choseieût été exécu- table·; et même, au 1·egard de~ sa condition présente, sa transformation n'eût point pa—ru sans quelq·ues avantages . aux Phéniciens. Mais ce n’était point assez pouI· Caton · quelassujettissement de la cité tant odieuse', il lui fallait sa- destruction. Son opinion trouva des partisans, soit parmiles hommes politiques, qui_ voulaient faire passer les territoires d’0utre-mer sous ladépendance immédiate ‘ de la; République, soit et surtout parmi les hommes de . . finance et les grands spéculateu1·s, dont l’inf1uence‘était puissante, et qui, Carthage rasée, secroyaient les héri- ` tie1·s directs de la gI·ande capitale de l'argentet du com-- meI·ce. La majorité- décida qu’à la= premièreioccasion ` favorable,. —~il fallaitbien lîattendre, par egardf p0ur·