Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 4.djvu/413

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Institution purement internationale, comme tout ce qui tient aux rapports internationaux, l’hospitiam et l`amieitia ne servent point de fondement ai une action, et cependant ils ont un caractère "essentiellement, nécessairement jntidique. Dans ces constitutions antiques, où le droit et l’État ne sont point, comme chez nous, l’ondus et amalgamés_d’un seul jet, pour ainsi dire; ou l`État n’cst encore que la cité dans sa forme incomplète} il ’ est lait une différence grande entre les sentiments purement moraux et les devoirs juridiques, même quandceux-ci ne _ _ vont pas jnsqu`î1 engendrer la demandeen justice_ réglée.


§ 2. — LA CLIENTÈLE A ROME


Étudions maintenant les relations du protectorat unilatéral, ou l’une des parties donne et l’antre reçoit, sans réciprocité. Les Romains, pour exprimer ce rapport, ont l’expression generique, in [ide esse 1, et aussi les mots de patronat et clientele (patronatas, elientela);’mais on évite d’ordinaire de se servir de ces derniers quand le protecteur est une cite 2. Remarquez aussi que parmi les protégés, ceux sur qui le patronat est le ’ mieux défini et s’est le plus longtemps maintenu, les affranchis, ne sont point dans la langue usuelle désignés parle terme de clientsg il semble que, cotnme pour le fœdus, la plus haute ’ · ’ expression de lamieitia, on les ait voulu distinguer par un nom spécial (libertini), quoiqufils fussent plus que tous autres enveloppes, ·je le repete, dans la clientele.

La notion de la clientèle se rattache par beaucoup de points a cellc du droit dhospitiam: il y ala deux institutions juridiques étroitement apparentées et corrélatives, quoique très distinctes.

Elles ont cela de commun qu’elles ne se placent pas au dedans de la cité, et qu’elles exigent en droit ou en tait le

  • V. la Le:6 repetandatwtm, du temps des Graaques [au Corp. inscï Y

lat., n° 198. Attribuee faussement par Sigonius et Klenze au tribun Servilius Glaucia, elle émanerait, suivant Mommseu et Zumpt, du tri- ` _ bun Acitius Gtabrio, et daterait de l’an till ou 632} - l23—l22 av. J.·C.‘

2 II, p. 237. — Mais le mot clientèle s’emploie sans difficulté pour désigner les relations de ce genre avec des peuplts étrangers (Czes., Bellqgall., 1, Bl; 4,’6; Ex’, 39; 6, 12). Si l’0n evitait de s‘en servir, comme il est dit au texte, ce n`est ’point qu’il ne fut le mot juste, mais c’est qu’il avait quelque chose de blessant (V. in/’rd).