Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 5.djvu/12

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. 3 -LIVRE IV, CHAPITRE II `sulat et E1 la censure, il ne fallait.pas moins que de grands efforts et les efforts de longues années. Des prix nom- breux E1 recueillir dans lalutte, il·en était peu qui payas- sent le labeur; et lescombattants, selon — le mot d’un poete des temps postérieurs, avaient à courir dans une lice, largement ouverte au début, mais allant en se rétré- cissant. Tout marcha bien, tant que les fonctions _ne furent que des « honneurs », tant que, pour conquérir de rares couronnes, il ne se présenta que des hommes·f0rts.et capables, militaires, hommes d'État_, jurisconsultes! A cette heure, ou l’0rdre noble se renferme en lui et se 1·es- ` serre, la concurrence n’a plus d’avantages z ilne lui reste U que ses inconvénients. A peu d’exceptions près les jeunes gens des familles gouvernantes se jettent dans la carrière politique, et leur ambition hative et sans maturité veut ' des moyens de parvenir plus efficaces, plus rapides que n’étaient jadisles services rendus E1 la chose publique.·Se . l créer des relations influentes, voila la 'premiere condition ` du succès; et l’on ne va plus, comme autrefois, les cher- cher dans les camps son les sollicite dans l’antichambre des grands personnages. Aller, le matin, attendre lelever du patron; se montrer en public il sa suite, c’était·lî1 jadis l’affaire des clients et des afmnc/tis: aujourd’hui, le pa- tron compte des nobles dans sa clientèle nouvelle. Mais le peuple, lui aussi, est un maître puissant; et comme tel, respect lui est du. La populace se montre exigeante : déja elle veut que le futur eonsul reconnaisse le peuple souve- _rain et lui fasse honneur dans tout homme déguenillé qui rode dans la rue zdéja il faut que le candidat, en _ quéte de votes (ambitus), salue tous les électeurs par leur nom et leur serre la main. Les nobles se précipitent, et mendient les charges en sedégradant. Le candidat qui réussit ne s’est pas seulement prosternéchez les hauts et puissants, il ‘s’est aussi humilié sur la place publique : il a fait les yeuxdoux E1 la foule; il a débité E1 tous ses petits , soins et ses prévenanees, et ses flatteries élégantesou