Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 5.djvu/26

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· 22 _ _ LIVRE IV, CHAPITRE Il rases T clleétait la situation des affaires intérieures et extérieures ’éf°’"‘i“°" aumoment où l’État romain entrait dans le vire siecle de son histoire. Où que les yeux se portassent, ils ne rencon- traient qu’abus et décadence. Quel homme sage et voulant ir le bien 'pouvait ne pas voir l’urgence du péril et la nécessité d’y pourvoir? De tels hommes, Rome en comptait un bon z nombre.·Mais si, parmi eux, il en était un qui scmblat ap- , peléà prendre en main les réformes politiques et sociales, _ c’etait assurément le fils de prédilection de Paul-Émile, le petit—fils adoptif du grand Scipion, Publius Cornelius ` 5,,,,,,,,, ' Scipio /Emllianus Africanus, celui qui portait son glorieux E“‘"‘°"· surnom et par droit d’héritage et par droit de conquete! ·_ Modéré, prudent comme son pere, il avait un corps de fer; il avait aussi l’esprit de décision qui n'hésite pas devant la nécessité immédiate des circonstances. Dans sa jeunesse, — il avait évite les sentiers battus des débutants politiques; ne se montrant ni dans les antichambres des sénateurs · considérables, ni dans les prétoires où retentissaient les déclamationsdes redresseurs de torts. Il aimait ardemment V la chasse : à seize ans, ayant fait campagne contre Persée à la suite de son père, on l’avait vu, pour toute récom- . pense de ses actions d’éclat, solliciter son droit de libre . parcours dans les réserves et garennes royales, intactes de- puis quatre années. Par-dessus toutes choses, il donnait ses loisirs auxjouissances scientifiques et littéraires. Grace , aux soins paternels, il avait pénétré dans lc vrai sanctuaire dela Grèce civilisée, allant bien au dela de l'hellénisme _» a trivial, avec le faux gout de sa culture à demi—ébauchée. Doué d’une raison droite et ferme, il savait séparcrle bon 4. grain de l’ivraie; et la noblesse toute romaine de son allure en imposait aux cours de l’Orient et aux citadins moqueurs d'Alexandrie. A la fine ironie de son discours, à la pureté · classique de son parler latin, on_ reconnaissait l’atticisme , de sa Grécllé. Sahs étre écrivain de profession, il ,mit_ cependant parécrit, comme Caton, ses harangues politiques; et comme les lettres de sa sœur adoptive, la mère des