Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 5.djvu/30

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26 LIVRE IV, CHAPITRE II pour étre un agitateur des masses populaires. Toutes ses relations, toutes ses idées le rattachaient à la société des Scipionsj: avec son frère et sa sœuril en 'partageait les élé- _ ` gances et _l'instruction philhellènes. Scipion Emilien, son cousin, devint aussison beau-frère; à dix-huit ans, servant sous ses ordres dans la guerre où périt Carthage, ilmérita ‘ par sa valeur l’éloge `de l’austere capitaine, et remporta des dietinctions militaires. Que dans cet intelligent esprit la conviction se soit, faite de la décadence romaine et au I `sommet du corps politique et dans ses membres; il n’y a · rien la qui__doive nous étonner. Il vivait dans un milieu où dominait cette pensée. Il y apprit surtout à croire à la nécessité de la restauration des classes rurales. Adepte _ juvénile des doctrines réformatrices, il voulut en pour- suivre à outrance la réalisation : les jeunes gens d’ailleurs n’étaient point les seuls qui ne comprissent rien ala recu- lade de Lœlius, et qui la taxassent de faiblesse. Appius-` t49·l36¤v·J·—C· Claudius, ex-consul (6H), ex-censeur (618), l’un des plus considérables du Sénat, dans son langage passionné ` et puissant, apanage ordinaire des Claudiens, avait repro- . · ché aux Sci pions ct aux amis des Scipions l’abandon timide de leurs p1·ojcts de lois agraires, d’autant plus amer, dit- on, dans son blâme, qu’il avait eu jadis Scipion Emilien A pour compétiteur aux fonctions censoriales. Publius ' Cmssus Illucicmus (IV, p. 357), alors grand-pontife, res- · pecté de tous, peuple et sénat, et comme homme et comme jurisconsultegavait parlé dans le même sens. Son frère, Publius Mucius Scœuola, le fondateur de la jurisprudence scientifiqueuà Rome, semblait lui-meme ne pas désap- prouver les réformes projetées; et son opinion avait une . autorité d’autant plusgrande, qu’il s’etait à· peu_pres tenu A sa dehors des partis. Enfin pareilleétait lamanière de voir de Quintus Metellus, le vainqueur de la Macédoine et de l'Acbaïe, moins estimé encore pour ses faits de guerre, 4 que tenu, dans sa vieprivee et dans sa vie publique, pour . le modele des mœurs et de la discipline anciennes. Tibe-