Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 5.djvu/9

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MOUVEMENT RÉFORMISTE 4 , . 5 sa politique étaient une péremptoire et cruelle réponse E1 V la question posée par `le vieux patriote. DéjE1 nous avons · dit comment elle gouvernait les sujets, comment, sous sa , direction, marchaient les affaires extérieures. Au dedans, l’insouciance est plus grande encore, s’il est possible : le vaisseau va où le vent le pousse; et si, par gouvernement de l’intérieur, il faut entendre autre chose que l’expédition des affaires au jour le jour, Rome en vérité n’est plus gouvernée. Le corps dirigeant n’a qu’une pensée alaquelle il ohéisse : maintenir, et s’il se peut faire, accroître les . priviléges par lui usurpés. Ge n’est point l’Etat qui, pour sa fonction, a droit sur le citoyen le plus utile et le meil- leur: c’est chacun des membres de la grande camaraderie, qui se prétend un droit inné ala fonction supreme dans V 1’État. Rien ne diminue ce droit, ni l’injuste concurrence de ses égaux, ni les entreprises du concurrent évincé! La coterie des nobles' n’a plus qu’un but au bout detous ses efforts: empecher la réélection au consulat, et exclure désormais . a les hommes nouveaux! >> En l’an 603, elle réussit E1 1:,1 av. J.·c. ' faire passer dans la_loi lcs prohibitions tant souhaitées ’; et elle assure enfin, au profit des nobles, le régime des Q nullités politiques. Tout va de pair alors : l’inaction au — dehors; au dedans, l’exclusion des- simples citoyens et ‘ [Notre auteur se sert du mot français clique, moins trivial que 7 chez nous dans la langue allemande.] _ ’ En 537, la loi qui limitait les reélections au consulat avait été 217. suspendue pour le temps que dnrerait la guerre en ltal1e, partant, jusqu’en 551 (lV, p. 56; Tite-Live, 27, 6). A dater de la mort de 203. Marcellus, en 546, laissant de coté les consuls qui abdiquèrent en `2oS. 592, il n’y a en de réélections que dans les années 547, 554, 560, 162. 579, 585, 586, 591, 596, 599 et 602 : elles ne furentdonc pas plus 207—152. nombreuses durant ces cinquante-six années que, par exemple, du— 0 rant les dix années qui s’étaient antérieurement écoulées, de 401 à 410. Une seule de ces réélections, la dernière, a été faite sans 353-344, tenir compte de l'intervalle des dix ans entre les deux charges (ll, p. 92); sans nul doute la troisième réélection de Marcus Mar- cellus, consul pour 602 après l’avoir été déjà en 588 et 509 (nous 152. 166. 155. ignorons les circonstances ct les causés de ce fait extraordinaire), a provoqué la loi prohibitive à laquelle nous faisons allusion dans le texte—(Tite—Live,_ ep. 56) : il est en effet certain que la motion, _ appuyée par Caton (p. 55, éd. ·de Jordan; et Festus, l, p. 242, Müll.), a été votée avant l’an 605, ` 149.