Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/26

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22 LIVRE 1V, CHAPITRE XI Economie Venons à t’économie privée. Là, point d’élément nou- · , 'pmé°` veau 1 dans la constitution sociale de l’Italie, les avantages et les défectuosités sont les memes (IV, pp. H0-454) : seulement le mal comme le bien, tout a marché en s’accu— sant plus vivement. semmtemaie. Dans l’économie rurale, déjànous avonsvu la puissance ' capitaliste, comme le soleil pompe les gouttes de pluie, , A absorber peu a peu la petite et la moyenne propriété, en Italie et aussi dans les provinces. Le gouvernement assiste à la transformation funeste du sol, sans rien faire contre : on peut dire même qu’il la favorise par plus d’une mesure intempestive, comme quand, pour plaire aux grands pro- priétaires et aux gros marchands, il va jusqu’à prohiber ` la production de l’huile et du vin dans les pays transat- pins *. A la vérité l’opposition, aussi bien que la fraction du parti conservateur moins hostile aux idées de la réforme, luttèrent énergiquement contre le torrent : en promouvant -· le partage de presque toutes les terres domaniales, les ' deux Gracques donnèrent à l’état 80,000 paysans italiques nouveaux : en établissant en Italie l20,000 colons, Sylla combla en partie du moins, les vides faits par la Révolu- ’ tion et par lui-meme dans les rangs de la population rurale. Mais quand le vase est mis à sec en le faisant couler toujours, en quelque abondance qu’on y verse la 4 liqueur par intervalles, il ne se remplira plus 2 il y faudrait un nouvel et constant apport. La chose fut tentée à Rome, ' sans jamais réussir. Quant aux provinces, on n’y fit rien, absolument rien, pour sauver le paysan que le spé- culateur romain refoulait sans pitié : les provinciaux n'étaient que des hommes, et nullement un parti. Le A résultat fut que la rente du sol, des pays extra—italiques, ‘ V. V, p. 122. A cette prohibition se rattache peut-être, à titre de commentaire, la remarque faite par un agronome romain postérieur à Caton et antérieur à Varron, je veux parler de Sascrna (Columell, 1, 1, 5). ll dit que l'olivier et la vigne gagnent constamment vers le nord. - Aux mêmes tendances appartient le senatus—consulte ordonnant la traduction des livres de Magon (lll, p. 25. V, p. l9).