Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/38

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V 34 LIVRE IV, CHAPITRE XI dent est d’une importance capitale en histoire : la mon- naie de la République fut assurément l'un des plus puis- sants agents de la romamsalion des pays sujets: le hasard ' seul ne fera pas que les régions ou le denier domine constitueront plus tard la moitié latine del’empire, et que celles où domine la drachme formeront l’autre moitié grecque. De nos jours encore les pays de civilisation ro- . maine reconnaissent les mêmes frontières, tandis que les contrées jadis fidèles au système monétaire de la drachme sont restées en dehors de la culture européenne. Les mœurs. Étant donnée la condition économique qui précède, on a facilement la mesure de l'état moral de la société romaine. ' , Mais descendre dans le détail de ces prix croissants, de ces raffinements exagérés, étudier le vide de tous ces esprits nassapamn blasés, serait chose à lafoîs pénible et peu instructive. Dis- '“'°i“°"t°‘ ‘ sipation, jouissances sensuelles, tel était partout le mot _ d’ordre, chez -les « parvenus » aussi bien que chez les Licinius et les Métellus : ils ignoraient le luxe poli et - noble, vraie fleur de la civilisation. Le leur était pareil au luxe d’Alexandrie et de l’Asie·Mineure, produit infécond de la civilisation grecque à son déclin, dégradant ce qui est beau et grand pour n’y chercher que matière àapparat, ne s’étudiant qu’à jouir dans son pédantisme essouiilé, adonné àje ne sais quelle poésie sénile, répugnant enfin à toute nature vive et vaillante, qn’elle penche du coté des sens ` ou du coté de l’espritl _

ê,e,,,,,,,,,k,,,,.,_ Parlerons-nous des fêtes publiques? Vers le milieu du

siècle, en vertu dela loi votée sur la motion de Gnœus Au/idius, l’importation des bêtes feroces d’au-delà des mers, prohibée du vivant de Caton (IV, p. 484), est · expressément autorisée : aussitot les arènes de se remplir ' d’animaux, dont les combats deviennent l’un des prin- 103 av. i.·c. cipauxépisodes des jeux. En 654, pour la première fois, _ ss. on montre au peuple plusieurs lions. En 655, ce sont des ea. éléphants qu’on fait entrer dans le cirque, en 664 , Sylla, alors préteur, expose cent lions dans le méme jour.