Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 6.djvu/42

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38 LIVRE IV, CHAPITRE XI mériterent laproscription a quelques-uns de leurs riches . possesseurs. Que si l’on veut supputer les sommes ainsi dépensées, il faut se rappeler qu’alors la façon coûtait monstrueusement cher : Gains Gracchus avait payé sa vaisselle, déjài riche, quinze fois, Lucius Cmssus, consul ,,5 ,,v_ J_.C_ en 659, avait payé. la sienne dix-huit fois la valeur du métal : un jour, pour une simple coupe, on vit ce dernier debourser l00,000 sesterces (7,600 t/zal. [= 28,500 fr.]), donnés ài un habile ouvrier! Et il en allait de meme de toutes choses. 4 Les mm,,,,,, , Quant ài se marier et avoir des enfants, les- élégants y répugnaient. Déjà la loi agraire des Gracques donne une prime aux familles non stériles (V, p. 28). Jadisa peu - pres inconnu dans Bome, le divorce est devenu l’événe— ment quotidien; et de même quedans l’ancien droit l’époux avait acheté sa femme, on- pourrait proposer aux Romains d’aujourd’hui, d’av0ir avec le nom la chose, et de faire aussi du mariage une sorte de contrat de Zonage. Métellus le Macédonique fit l'admiration de ses concitoyens à cause de ses vertusdomestiques et de ses nombreux , m_ enfants. Il voulut, étant censeur (623), rappeler au peuple . l'obligation sainte de l’état du mariage : or, quelles raisons met-il en avant? a Cfest la, disait-il, une charge publique ‘ » bien lourde, mais qu’il faut subir par devoir eten bon » patriote! ¤ » Pourtant, il était des exceptions. La population des villes de l’intérieur, le monde des grands propriétaires ruraux restaient plus fidèles il l’ancienne tradition des mœurs latines. A Rome, au contraire, l’opposition calo- nienne n’était plus qu’un mot: les tendances modernes l’emportaient. Pour un homme comme Scipion Emilien, à ‘ Voici ses propres paroles: « Si nous le pouvions, citoyens, » comme nous rejetterions volontiers ce fardeau! Mais puisque la ¤ nature a ainsi fait, que l’on ne peut ni vivre commodément avec >» une femme, ni vivre du tout sans elle, ayons davantage égard au » bien public qui dure, et non à un court bien-être ici-has! » . [V. Suéton. Aug. 89, et Gell. l, 6.]