Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 8.djvu/127

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VIEILLE RÉPUBLIQUE, NOUVELLE hl0NARCHlE 115 ‘ l libre, etvvoulut en réduire l’innombrable armée. L’annonG attirait. a Rome un courant continu 1 dès qu’elle s’esttrans- _ formée en une taxe des pauvres, limitée à un nombre fixe de têtes, on voit l’immigration, 'tout en persévérant, sin- gulièrement diminuer l. César attaqua d’ailleurs leprolé- tariat libre en sous-œuvre, et avec l’aide destribunaux, `dont les sentences commandées faisaient incessamment le vide dans ses rangs, et par une vaste colonisation trans- `maritime; c'est ainsi que sur les 80,000 colons qu’il envoya hors dîltalie durant les quelques années de son règne, il ` en avait pris un très-grand nombre dans les couches infé- rieures de la plèbe de Home: la plupart des nouveaux habitants de Corinthe, par exemple, n'étaient autres que des affranchis. Et j’ajoute que ce ne fut point la une me- sure transitoire. César, convaincu, comme tout homme . _ intelligent, que le seul vrai remède à la misère du prolé- tariat réside dans un système bien ordonné de colonisation`; maître d’ailleurs, vu l’état de l'empire, de pratiquer cesys- · tème dans une mesure quasi inlinie, César, dis-je, a cer- -tainement eu la- pensée de parer au mal d’une façon · durable, et d'ouvrir à toujours une issue au flot toujours · - renouvelé. 'll prit ses mesures pour arréter sur le marché de`Bome ces•fluctuationsdésolantes des prix des denrées alimentaires les plus importantes. Les finances publiques, 'à nouveau réglementées et .libéralement administrées, lui J fournirent d’amples moyens d'action1: deux magistratsde _ création récente, les ediles des céréales (supra, p. 85), furent préposés tout spécialement à la surveillance du l négoceimportateur, et tinrentla mainala policedu marché. ` ' Il n’est point sans intérêt de voirun-sage écrivain postérieur ài _ César, l’auteur des deux Lettres politiques faussement attribuées à Salluste [ad Gees. dure epist, de Republica o1·dinamla],—-lui donner le conseil.de rejeter l’annone de Rome sur tous les autres muni- cipcs. Le critique voyait juste; et la même pensée inspirera unjour a Trajan sa grande organisation municipale des secours aux orphe- lins (Epist. 2, 8. Et Momentum id quad autea premium ignrwia2_ hifi, per municzpia et colonias, lllis dare corweniet, etc...) .