Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 8.djvu/166

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4 ¢ tôt · LIVRE. V, CHAPITRE X1 ` la justice et dans l’administ_ration des cités sujettes: il prononçait la peine capitale, il cassaitles actes des conseils locaux: en temps de guerre, il disposait à son` gré, et Dieu sait de quelle scandaleuse façon, des milices. Ainsi Cotta, au siege d’Héraclée Pontique (YI, p. «l9@), avait' ` mis celles-ci aux postes dangereux, pour épargner ses 'Italiens, et les opérations n’ayant point marché a souhait, «— avait fait décapiter les ingénieurs. Ni la loi morale, ni la ` loi criminelle n’étaient faites pour le gouverneur romain et`les gens deïsa suite 2 voies de fait, profanation, meur- tres avec ou sans forme de proces, tous les jours ils com- mettaient tous les crimes. Et pourtant, ce n’était point là un spectacle nouveau 2 quelle contrée n’était pointhabi- tuéeà un régime d’esclavage? Gouverneur carthaginois, _ 4 satrape syrien, ou proconsul venu de Rome, peu im- - portait qui fût`le tyran? Les jouissances du bien·étre matériel, les seules dont on·eut encore le goût dans les È provinces, aupres de' ces nombreux et cruels maitres, ` étaient souvent troublées parles événements : toutefois si · nombreux que fussent les retours de fortune`, encore ne ` frappaient-ils que des individus isolés. Mais un joug ‘afl`reux pesait égalementsurtous, le joug d‘une exploita- tion financieresystématique, implacable, sans pareille dans le passé. Ici les Romains continuaient à faire preuve, et d’une terrible façon, de leurgénic d’boninies d’argent. Nous avons esquisse dans un autre volume (V]., pp. 7-lG) a le systeme de l’impôt 'provincial, ses conditions, d’abo1·d modérées et intelligentes, puis l’accroissement de ses exigences, et ses efl'ets destructeurs: il va de soi que ` ceux-ci seuls avaient progressé.`Les taxes ordinaires causaient dailleurs plus de souffrances par l’inégalité de J la répartition et les vices de la perception, que par l’élé- vation de.leur taux. Les politiques romains confessztient . to_ut les premie1·s que l’obligation du logement militaire équivalait pour· une cité a une prise d’assaut par l’ennemi, quand les légions s’y cantonnaient en quartiers 'd’hiver.