Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 8.djvu/196

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l84 . ·LIVRE V, CHAPITRE X1 s’agissait d'un Etat, dont la nationalité s’appelait l’/mma- nité, la formule nécessaire, la seule admissible, se trouvait . écrite dans cet éditdu préteur urbain, librement sorti du 'mouvement juridique des rapports sociaux : il n’était _ g besoin que de lui donner la garantie et la précision 67 av.J.—C. légales. La loi Cornclia, de l’an 687, avait fait le premier _ _ pas dans cette voie, en prescrivant au préteur de s’en . tenir fidèlement aux maximes proclamées par lui a son · entrée en charge, et en lui faisant défense d’applique1j _ une autre régle (VI, p. 348), prescription sage qu’il faut I mettre à côté de la loi des XII Tables, et qui, pour la f`ncation du Droit civil nouveau, avait toute l’importance de celle-ci pour la fixation du Droit ancien. Mais s’il est vrai que depuis le plébiscite Gornélien, l’édit n’était plus subordonné au juge; si le juge, au contraire, étaitlégale- _ . _ ment au—dessous de l’édit; et si dans la pratique, et dans · l’enseignement de la jurisprudence, le code du préteur avait refoulé le vieux droit civil, chaque préteur, a son -' entrée en judicature, n’en demeurait pas moins le maitre · ' de changer du tout au tout et arbitrai1·ement l’édit_ de son prédécesseur: par suite, la loi desXII Tables, avec ses annexes, avait encore, en la forme, la prédominance sur le Droit prétorien; si bien qu’en cas d’antinomie, la dispo- sition ancienne du Droit civil étant écartée par l’inter— vention arbitraire du magistrat, il en résultait, à prendre les choses au pied de la lettre, une violation du Droit A ecrit. Quant à·l’application subsidiaire de l’édit dans le préteire des étrangers a Home et dans les divers tribunaux , cles provinces, elle dépendait absolument du bon plaisir du magistrat suprême. De là, pour César la nécessité de ` I décréter l’abrogation définitive de la vieille loi civile, dans toutes celles de ses dispositions qui n'avaient point passé dans la loi nouvelle; de là·la nécessité d’une juste limite - à poser à l'abus des modifications arbitraires du fait du magistrat annuel, enfin d’une‘regle à poser aussi pour · l'application subsidiaire du code césarien à coté des statuts