Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 8.djvu/273

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' LÉTTEHATUBE ` 26l générales de cet insucces, il faut ajouter d’ailleurs le caractère tout individuel de ces compositions, caractère — inséparable de l’âge mûr de leur auteur, de sa rusticité et de la nature même de son érudition. Mais il en fut tout autrement des satires Ménippées, bien supérieures, à ce qu’il semble, par le nombre et l’importance a ses écrits plus sérieux 1 ici, la grâce et la fantaisie du poète enchainèrent chez les contemporains et dans les âges postérieurs quiconque prisait l’originalité _et la verve patriotique'; et nous-mêmes, à qui il n’est plus donné · de les lire , nous pouvons, "en parcourant les trop rares fragments qui en restent, nous rendre compte encore de leur réel mérite 2 Varron ·« sut rire et badiner avec mesure! » Derniere émanation, de l’honnête et ·naif génie de la bourgeoisie romaine, îdernier rejeton verdis· sant de la poésie nationale latine, Varron, dans son testament poétique, a_ justement légué ses enfans Ménip— péens a quiconque « porte dans son cœur Rome flo- » rissante et le Latium! » Les satires occupent une - place honorable dans la littérature et l’histoire du peuple italique. l . , · _ , · « Les esquisses varroniennes ont une si. haute importance histo- rique et meme poétique, elles·s0nt connues d’un si petit nombre d’érudits, à raison de l’état fruste dans lequel nous sont parvenus ,_ les trop rares débris qui nous permettent de les juge1·; enfin il est · si pénible d’arriver à les déchiffrer, qu’on nous saura gré peut-etre d’en donner ici quelques passages 1·app1·ochés les uns des autres, en y ajoutant en petit` nombre les restaurations indispensables pour leur intelli gence.-La satire du Matinal (Manius), nous offre le tableau d’une maison rustique. Matinal « réveille et fait lever son monde _ - » avec le soleil, etle conduit au_travail. Les jeunes gens font eux- » memes leur lit, que la fatigue `leur rendra doux, et disposent n la cruche d’eau et la lampe. Leur boisson vient de la source >> claire et fraîche; pour nourriture, ils ont le pain, pour assai- . ` » sonnementjles oignons. A la maison, et aux champs tout marche ti à souhait. La maison n’est point une œnvre d’art, mais un » architecte y apprendrait la symétrie. Pour les champs, on veille n à ce qu’ils soient- en ordre et bien tenus, à ce qu’ils ne » klépérissent point par négligence ou mauvaise culture: Ceres » reconnaissante,protégeïles fruits contre tout dommage, et‘les