Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 8.djvu/275

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. DITTERATURE 263 , qu’elle a été écrite par Polybe. Méme sur un terrain plus favorable, le récit des événements contemporains ou » une seule fois! » .· « 'Jadis c’était 'joie complète pou1· la >> femme, quand une on deux fois par an ,· le mari la`menait à la » campagne, su1· un char sans coussins (arcera)! » Maintenant, - ajoutait sans doute Varron (cf. Oie. pro Nil. 21, 55), la dame se , fâche quand il part sans elle, et elle se fait suivre en route par sa valetaille élégante de Grecs, et par sa chapelle de musique,jusqn’a · ` la ville.- Dans un essai moral, « Catus ou de l’éducati0n des en/ams (Calas, vel de liber. educaml.), » Varron entretient l’ami qui lni demande conseil, des divinités auxquelles selon l'usage, I antique, il convient de sacrilier pour le bien de l’ent`ant 2 de plus, il fait allusion au système intelligent des anciens Perses, à sa propre jeunesse élevée à la dure; il défend l’excès de la nourriture et du . sommeil, le pain trop tin, les mets trop délicats : les jeunes chieus, dit le vieillard, ne sont-ils pas auj0urd’l1ui nourris plus judicieuse- ment que nos enfants! — « Et puis, à quoi bon tant de sorcières et >> tant de niomeries, quand il faudrait au lit du malade le conseil du médecin! » — Que lajeune ülle se tienne à sa broderie, pour — ` apprendre a s’y connaitre un jour en broderie et en tissus_: qu’ellc ne quitte point trop tot le vetement de l’enfance! — Ne menez * point ces enfants auxjeux des gladiateurs : le cœur s’y endurcit _ vite et y apprend la cruauté!

  • Dans « le Se:ragénaiq·e (Sexagésis) , »_ Varron se posc en

Epiménide: endormi à Page de dix ans, il se reveille au bout d’un _ demi-siècle.]ls’étonne de se retrouver avec lajtéte chauve au lien de sa ` tète <l’enfant court tondue,avec son affreux museau, avec le poil inculte ' · d'un herisson; mais ce qui l’étonne le plus, c’est Rome tant chan- gée. Les huitres du Lucrin, jadis un plat de noces, se servent à tous les repas : en revanche, le debauché perdu de dettes apprête _ sa torche dans l'onibre (adest fax imsoluta incendie). Jadis le père pardonnait au fils : c’est le üls aujourd’hui qui pa1·donne à son père... « en Yempoisonuant! » Le coniice électoral n’est plus ' qu’une bourse-: le procès criminel, qu’une mine d’or pour le juré. On n’obéit plus qu’a une loi, une seule, ne rien donner pour rien. ` · Les vertus ont disparu; et notre homme à son réveil est salué · par de nouveaux hotes (inquilmœ), le blasphème, le parjure, ‘ la luxure. « 0h! malhcu1· à toi, §l\Iarcus, malheur à`ton som- ` » meil, et à ton réveil! » A lire cette esquisse, on se reporte aux journées de Catilina. Et de fait, c’est peu de temps après Catilina, que notre vieil auteur l’a écrite (vers 697), et le dénouement plein 57 W j_.g_ d’amertume de la satire n’est poiut sans un fond dc vérité. Marcus, ` rabroué comme il`faut pour ses accusations intempestives et ses réminiscences sentant l’antiquaille (ruminaris antiquilates), est · jeto du haut du pont dans le_Tibre, comme un vieillard inutile. —C’est la parodie d’une coutume_primitive de Rome. De fait, il n’y avait plus de placc à Rome pour de tels hommes.