266 LIVRE V, CHAPITRE XII au pour l’histoire de Pharamond, comme chez les Anglais, ( pour l'histoire`du roi Arthur. Que si le critique, Varron, par exemple, appartenait aux conservateurs, il ne pouvait se faire à la pensée de mettre la main au travail; et sc fût-il rencontré pour cela un esprit assez fort et osé, tous les bons citoyens auraient aussitôt sonné la croisade ‘ contre le révolutionnaire téméraire qui entevait son passé au parti de la constitution. Ainsi l’érudition philologiquc et antiquaire détournait de l’histoire nationale au lieu d’y ' pousser. Varron et les autres sagaces reconnaissaient franchement qu’il n’y avait plus de chroniquede Rome 2 ` tout au plus, l’un d’eux, Tiius PomponiusAiiicus (p. 425), _ s’essayait-il à dresser, sans grande prétention d’ailleurs, le · tableau et les listes des magistrats et des gentes, travail — par qui s’acheva d’ailleurs le synchronisme du coniput ` gréco—romain, tel que les siècles postérieurs l’ont con- 4 ventionnellement admis [Corn. Nep. Aitic. 48]. _ En attendant on n’en continue pas moins ài fabriquer des chroniques romaines .· à la collection déja grande des ennuyeux ct fastidieux écrits de ce genre, s’ajoutent tous . les jours des contributions nouvelles, et en vers_ et en prose, sans que les faiseurs de livres, simples attranchis . pour la plupart, se soucient le moins du monde de re- monter aux sources. De ces livres, dont nous n’avons·plus - que quelques titres (aucun d’eux n’étant venu jusqu'a nous), on peut dire qu’ils étaient tous d’un mérite plus . que secondaire, et presque tous aussi imprégnés d’un ' courant d’impur mensonge. Citerons~nous la chronique 78av. J.·c. de Quintus Claudius Quadrigarius (vers 676?), écrite ( d’un style vieillot, assez bon pourtant, et qui sc distin- guait du moins par une louable brièveté dans son exposé I ,des temps fabuleux 1 ? Citerons - nous Gaius Licinius iso. Macer (mort prétorien en 688), pere du poete Licinius ‘ [Ses Annales allaient de Pincendie de Rome par les, Gaulois à la dictature de Sylla.]
