Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 8.djvu/288

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6 _ V 276 LIVRE V, CHAPITRE X11 tour àtour démocrate, aristocrate et instrument passif de - la monarchie: il n’est en somme rien autre chose qu’un . égoïste myope. Paraît—il vigoureux à l’action, c'est que _ déjà la question a été résolue. Le proces de `Verres, il l’entreprend contre la juridiction sénatoriale, après que cette juridiction est tombée. Discute-t·on la loi Gabinm? il se tait: la loi Manilia ? il la soutient! Et quand il tonne ~ contre Catilina, déjà le départ de Catilina est constant. Je m’arrête. Contre une fausse attaque, il est grand et puis- sant, il emporte à grand fracas les forteresses de carton:. · mais, en biencomme en mal, quelle affaire sérieuse a été ` décidée jamais par son initiative? Il a fait exécuter les ·Catilinariens l Non pas, il a seulement laissé faire! Dans lalittérature, il est bien vraiment le créateur de la prose` latine moderne, je l’ai dit ailleurs, (p. 211) 2 son art du style est sa meilleure gloire , son style fait sa haute im- portance; et ce n'est que comme ecrivain qu’il a la sûre conscience de sa force. Sous le rapport de la conception littéraire, je ne le place pas plus haut que le politique. Il s’est essayé dans les travaux les plus divers: il a chanté les grands exploits de Marius et ses minces hauts · faits à lui-même dans d’innombrables hexamètres: il a voulu mettre hors de champ, dans ses discours, Démos- tbenes, dans ses dialogues philosophiques, Platon: le temps seul lui a manqué, sans quoi, sans doute, il eût battu Thucydide aussi dans l’histoire l. Avant tout, pos- ‘ [Cicéron, e1l`ectivement,’a écrit un nombre énorme d’ouvrages : _ on les classe d’ordinaire ainsi : 1* Rhétorique et Traités oratoires. 2** Traités politiques. 3** Philosophie morale. 4** Philosophie spécn- lative et métaphysique. 5¤ Théologie. 6** Discours et `plaidoyers. 7** Correspondance générale. 8* OEuvres poétiques. 9* OEuvres historiques et Mélanges.- Quant au poème de Marius, auquel M. Mommsen fait allusion, il appartient à sa jeunesse et est anté- 12 av. J.-C. rieur à 682. On n`en connait guère que quelques vers, parmi lesquels · le magnifique fragment (cité par Cicéron lui-meme, de Divinat. 1, /17), où Marius voit un aigle combattre et tuer un serpent, et s’envoler . dans les airs vers le soleil levant. Il a cité aussi (ibid. 1, 11), une tirade de 71 hexametres du poème sur son consulat. Il y énumère