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32 4 LIVRE V, CHAPITRE X Q,
pour le placement de quelque poste avancé. Les chevau-légers de l’ennemi obligeaient César à` tenir les hauteurs, à couvrir ses flancs de lignes retranchées : à la longue et dans ces combats pénibles ou sans résultat, ses jeunes soldats s’étaient faits à la tactique de leurs adversaires. Dans ce nouveau capitaine-instructeur, prudent, soigneux, et donnant de sa personne la leçon à ses gens, nul ne reconnaissait plus, ami ou ennemi, l’ancien et impétueux général des campagnes passées : mais, qu’1l temporisât aujourd’hui, comme autrefois il s’était précipité à l’attaque, il n’en restait pas moins le maitre merveilleux, toujours égal à lui-même.
Enfin, ses derniers renforts le rejoignirent. Aussitôt il s’élance sur Thapsus, par une marche de flanc. Nous avons vu que Scipion y avait mis une forte garnison, première et énorme faute et qui livrait à l’adversaire un point d’attaque commode! Il en fit bientot une seconde et non moins désastreuse, en courant au secours de la place, en allant offrir à César la bataille si longtemps souhaitée, si sagement refusée, et cela sur un terrain où l’infanterie légionnaire allait retrouver son décisif avantage. Donc un jour on vit se développer le long du rivage, en face du camp césarien, les armées de Scipion et de Juba, les deux premières lignes prêtes à en venir aux mains, la troisieme occupée elle-même à planter le camp. A la même heure, la garnison de Thapsus préparait une sortie. Pour repousser celle—ci, il suffit des gardes du

[On peut lire dans le Journal de Bell. Afr. les longs et assez peu intéressants détails de cette guerre d’escarmouches et de batailles non décisives (Bell.·Afric. 19-79). Elle avait d’ailleurs sa grande importance, en permettant à César d’attendre ses légions, arrivant une à·une, de se maintenir sur la côte sans danger d’être enveloppé ou affamé, et enfin de façonner ses recrues. — Sous ce dernier rapport, il faut lire le chap. 71 : Cœsar... copias suas _ non ut imperator exercitum voteranum..., sed ut lanisla lirones gladiatores condocefacere, etc ..... Il fait venir d‘ltalie jusqu’à des éléphants pour enseigner l’art de les combattre: ibid.- 72.]