Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 8.djvu/48

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pouvoir des croiseurs de Sittius, et se jeta sur son épée au moment où on mettait la main sur lui. Juba, que l’événement n’avait point trouvé non préparé, s’était promis, le cas échéant, de mourir en roi. Il avait fait dresser un bûcher immense sur la place de sa ville de Zama : il y voulait anéantir lui, ses trésors et tous les habitants. Mais ceux-ci n’entendaient point servir, aux dépens de leur vie, a la décoration des funérailles du Sardanapale africain ; et quand, échappé du massacre, il se montra devant la ville en compagnie dé Marcus Pétréius, il en trouva la porte close. A ces natures dépravées par l’exces des jouissances sensuelles et de l’orgueil, il faut, même à l’heure de la mort, les fêtes et l’orgie. Juba, avec son compagnon, se rendit à l’une de ses villas. On lui servit un riche banquet: puis, après et pour en finir, il arrangea un duel entre lui et Pétréius. Le vainqueur de Catilina périt de sa main, et force lui fut alors de se faire tuer par un esclave (VII, p. 264) I.

Quelques notables pourtant avaient éu la vie sauve. Labiénus et Sextus Pompée rejoignirent Caius, le frere aîné de célui-ci, en Espagne. Comme autrefois Sertorius avait fait, ils allaient chercher dans les mers et les montagnes de la Péninsule à moitié soumise, à moitié indépendante, l’asile supreme ouvert a la piraterie et au brigandage.

Cependant César, sans rencontrer désormais de résistance, mettait ordre à toutes choses en Afrique. Ainsi que Curion l’avait proposé naguère, le royaume de Massinissa cesse d’exister. La région de l’Est, ou le pays de Sétif, est réuni au royaume de la Mauritanie orientale, sous Bocchus (V, p. 447, n. 4, et supra p. 24, n. 4), ’et Bogud, le fidèle roi de Tingis, reçoit`aussi d’amples agrandissements. Cirta (Constantine) et le pays environnant, occupés avant, sous la suzeraineté de Juba, par un prince du nom de

  • |Bell. afr., 91-96. - App. B. civ., 2. 100.]