Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 8.djvu/6

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tiennent, ou la précipitent. Tous les accidens sont soumis à ces causes, et si le hasard d’une bataille, c’est-à-dire, une cause particulière, a ruiné un État, il y avait une cause générale qui faisait que cet État devait périr .... En un mot, l’allure principale entraîne avec elle tous les accidents particuliers. »

Méditons éternellement ces lignes d’un penseur ! Cette fois encore, « l’allure principale » n’a-t-elle pas tout entraîné ? Guerre sans motif suffisant, déclarée et laissée à l’inhabile et flottante direction d’un seul : ignorance des ressources d’un ennemi supérieur en nombre, en armes, en organisation, et ce qui en de tels moments est vertu aussi forte que le patriotisme, en esprit de discipline : avant, pendant et après la guerre, hélas ! abandon de soi-même et des intérêts publics : plus d’indépendance et plus d’initiative : plus de sage examen, plus d’austère et opiniâtre résistance : légèreté trop souvent, vanité ou jactance, amour des jouissances futiles et sensuelles, docilité envers le maître, s’il s’en présente un, ou emportement à courir les aventures de la plus folle démagogie, sans souci ni de la dignité nationale, ni du lendemain !

Nous avons été à nous-mêmes nos pires ennemis : l’insurrection de Paris l’a proclamé de nouveau en caractères de sang et de feu !

Et cependant, ne perdons point courage ; sachons envisager nos désastres en face : et sachons y trouver la rude et profitable leçon de l’avenir.

Vengeons-nous d’abord en reconquérant les