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de Mores, prés de Bar-sur-Seine, (Chifflet, XXXVII, 1346, pièces justificatives.) mais en 1547 tout change, Jacques de Jaucourt, dernier abbé régulier meurt, et sa mort termine l’ère heureuse de Fontenay en ouvrant la porte à la Commende.

Dans ses nombreuses détresses occasionnées par les guerres ou les pillages, l’abbaye de Fontenay avait imploré la protection des rois, saint Louis, Henri IV, Louis XIII et Louis XIV, et par la était devenue abbaye royale dont la couronne disposait à son gré, soit pour récompenser des services rendus, soit pour favoriser la fortune de quelques courtisans. La nomination, par Henri IV, de la célèbre Corizande d’Andoin, comtesse de la Guiche comme abbé féminin des chanoines réguliers de Notre-Dame de Châtillon, (Nesles-Mignard) annonce que les rois n’étaient pas très scrupuleux pour le choix des abbés commendataires. Ils donnaient des abbayes importantes à des enfants de 11 ans, comme à François Sanguin de Livry, plus tard cardinal de Givry, âgé de 11 ans, (liste des abbés) comme a Charles de Sauvebeuf qui avait 15 ans, quand il fut pourvu de Fontenay et de sept autres abbayes. Il fut abbé commendataire pendant 65 ans pour le malheur de ses abbayes qu’il fit administrer par un père avare. (Courtépée, art. Bèze ; liste des abbés commendataires.)

Ces jeunes abbés ne pouvaient prendre possession par eux-mêmes, ils se faisaient représenter par des procureurs qui ressemblaient à des intendants, allant visiter les domaines de leurs maîtres pour en exiger les rentes. Ceux qui daignaient venir en personne,