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double mal. Ils l’augmentaient au contraire. Ils faisaient acte de maîtres, d’usufruitiers ; ils touchaient les rentes qu’ils dissipaient à la cour ou dans le faste de leur évêché. Ils avaient une suite quasi-princière, beaucoup de monde, beaucoup de bruit, qui rompaient le silence nécessaire à une maison de prière. Les moines, dans l’intérêt de leur solitude, prient un abbé commendataire de renoncer à son logis qui était en face du parvis de la grande église, lui donnent en échange le bâtiment à gauche de l’entrée principale, quatre mille francs sont consacrés à approprier ces appartements ; on élève un grand mur pour séparer la cour claustrale de l’habitation commendataire ; sur le clos Saint-Bernard on ouvre une grande porte pour l’entrée des étrangers.

Dans ce nouvel arrangement l’abbé aura bien l’usage du cloître, mais à condition qu’il n’y introduira aucune femme, il aura une clef du chœur à la même réserve. Ces conditions préservatives annoncent bien les généreux efforts que les moines tentaient pour repousser le relâchement, afin de persévérer dans la règle primitive. Hélas ! c’était un peu tard. La plaie du relâchement existait bien réellement, car elle est légèrement indiquée par les cahiers des visites canoniques de Dom de Clugny, de Trois-Fontaines, et Dom Bouchu de Clairvaux.

Le premier en 1740 et 1745 recommande le soin des malades, aux moines de porter toujours des habits propres. Ils doivent en recevoir un neuf chaque année ou 90 livres, mais plutôt l’étoffe que l’argent ; il défend le jeu, et la chasse. (Cah. visit.)

Pierre VI, mayeur de Bouchu, abbé de Clairvaux,