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aux Demoiselles Bolourgey de Semur 89 et à M. Royer de Montbard 267.

Justement alarmés par cette perquisition comminatoire, nos religieux se croyant propriétaires plus légitimes que la Nation qui vient d’être mise en leur place, vendent, portes, fenêtres, pierres de taille, charpentes, tuiles, hautes-futaies, poissons, pour faire de l’argent. (Registre communal.)

Par défiance, l’Assemblée nationale charge aussi les conseils municipaux des communes, où il y avait des abbayes, de veiller à ce qu’il ne se fasse aucun détournement, aucune déprédation dans ces communautés. Les municipaux de Marmagne se font un point d’honneur de répondre fidèlement à la confiance qui leur a été témoignée, ils arrêtent comme sortant de Fontenay une voiture de tuiles mise à la disposition de la Nation, une seconde est également retenue, mais pour réparer les bâtiments de la ferme. Pour éviter ces séquestres nuisibles à la bourse des moines, ils font accompagner leurs convois de voituriers par des hommes armés ; la crainte est inspirée, personne n’essaie plus de gêner le passage ; il y avait danger de mort, et de ce moment les convois de démeublement peuvent circuler librement de Fontenay à Montbard dans la maison du sieur Fanon, père d’un religieux. (Pièces. just.)

Devant ces détournements, la tradition d’un trésor caché par les religieux devient fausse et nulle.

La Nation a saisi les biens monastiques, brisé les vœux solennels, ouvert la porte du couvent d’où les religieux doivent sortir, rendu la liberté à tous les moines ; la société les appelle, les attend ; il leur