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furent portées solennellement par Antoine de Chalon, 78e évêque d’Autun. Là, venaient les abbés commendataires avec leur cour quasi-princière, leur luxe, leur bruit si contraire au silence cénobitique ; là, passait chaque année la procession de Montbard jusqu’en 1722, où elle cessa à cause des difficultés soulevées par le prieur. (Registre de Mont.) Là, venaient aussi les pauvres manquant de pain, et les affligés cherchant des consolations.

De ce petit coin de terre presque inconnu au monde, s’élevaient chaque jour des nuages d’encens emportant au ciel prières et mortifications, afin de demander les bénédictions célestes pour les hommes. L’industrie actuelle, malgré son activité toute temporelle, n’a pu encore enlever l’odeur de religion de ces murailles claustrales.

Le vent de la Révolution a soufflé sur nos pays, marquant son passage par la ruine des abbayes ; Saint-Seine n’est plus, Flavigny n’est plus, Moutiers-Saint-Jean n’est plus, Rougemont et le Puits-d’Orbe ne sont plus, et, si le soc de la charrue ne soulevait à chaque instant quelques pierres de leurs fondations, déjà on ne saurait plus si elles ont existé et où elles ont fleuri.

Cependant Fontenay a échappé au vandalisme à cause de l’industrie à laquelle ont été destinés ses bâtiments. Dés 1791, Hugot, remplaçant des moines, a établi une papeterie qui, après plusieurs propriétaires tomba heureusement aux mains de M. Séguin aîné, ingénieur civil, membre correspondant de l’Institut, créateur des chemins de fer en France, inventeur de la chaudière tubulaire, du remorqueur des