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toire : nous avons à nous plaindre que le procédé est irrégulier, avec d’autant plus de raison que le sieur commissaire s’y est conduit d’une manière très indécente ainsi qu’il a paru à tous les auditeurs.

Suivant le décret de l’Assemblée nationale, il devait, avant que de procéder à la vente, appeler la municipalité du lieu pour être présente à toutes les opérations, nous nous sommes fait un devoir de nous y transporter pour empêcher tous les abus. Il y avait à cette vente une société de fripiers et de brocanteurs au nombre de dix-huit.

Dans cette société il y avait entre autres le sieur Garnier, crieur, qui, ayant l’appréciation, était aussi acheteur, en sorte que tout leur était délivré. Les personnes qui y étaient pour acheter ce qui leur convenait, ne pouvaient l’avoir que par un arrangement en second pour en tirer un bénéfice avec ces gens-là. Un monopole ainsi connu du public n’a pu l’empêcher de porter plainte à notre municipalité, qui, dans la crainte qu’on ne fît une émotion populaire à ces cris publics, comme il était impossible de rassembler les officiers municipaux, moi, Bressonnet, en qualité de maire de Marmagne, je me suis transporté à ladite abbaye et à la cuisine où l’on avait commencé la vente. J’avais entendu un nommé Réné Lecomte, maréchal à Éringes, qui disputait en disant à M. Pinard que le crieur était acheteur, et tandis qu’il était occupé a parler d’autres affaires, il délivrait à ses associés ou des personnes qui n’avaient dit mot : ce crieur lui observait que ces personnes qui n’avaient dit mot lui faisaient signe : et que lui-même pouvait en faire autant, et que ce signe suffisait : il est étonnant qu’un pareil procédé soit régulier : Si tous les enchérisseurs ne faisaient qu’un signe, comment connaître le prix ? M. Pinard a pris le parti du crieur, et a molesté ledit Lecomte en lui disant qu’il était le maître et qu’il n’avait rien à observer.

Nous nous sommes présenté en qualité de maire et de