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buttée par les voûtes basses qui deviennent de puissants contreforts. Les monuments construits de la sorte offrent des conditions de solidité telles qu’ils sont parvenus jusqu’à nous dans un état parfait de conservation. Ils présentaient cependant à leurs constructeurs un inconvénient, c’était celui d’éclairer la grande nef par des fenêtres au-dessus des bas côtés. Ici, comme à Saint-Nicolas de Châtillon dont la construction est absolument la même, ces jours proviennent de fenêtres à plein cintre percées dans les collatéraux. Ainsi l’intérieur est suffisamment éclairé ; trop de lumière ne convient pas au recueillement religieux.

Les piliers massifs sans ornementation sont coupés à moitié de leur hauteur par un chapiteau qui couronne un pilastre plat, uni, un peu saillant, et donne naissance à un second pilastre qui affecte une forme plus gracieuse, la forme ronde d’une demi colonne à feuilles d’acanthe. Deux ordres d’architecture sont ainsi sur la même ligne, le roman pur et le gothique naissant. L’architecte cistercien n’a produit là que ce qu’il devait faire pour approprier le monument aux besoins pour lesquels il était fait. L’attention n’est pas distraite, absorbée par les attraits du détail ; les yeux ne voient que ces grandes lignes qui nous habituent à ne juger et à n’apprécier que l’ensemble des grandes conceptions architecturales. L’âme, l’esprit, la manière de voir de saint Bernard ont passé par là. (Lory, Club alpin, 1879.)

Les deux piliers près du transept seuls ont des restes de sculpture gothique. Ils indiquent les stalles de l’Abbé commendataire et du Prieur. On voyait