Page:Monselet - La Franc-maçonnerie des femmes, 1861.djvu/250

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un nuage passa sur sa félicité, et mille suppositions s’éveillèrent dans son esprit innocent.

Sur ces entrefaites, le maître des cérémonies se hâta d’inviter les mariés à passer dans la sacristie pour signer l’acte sacramentel. Il fut obligé de s’adresser deux fois à Philippe, qui n’entendait rien, rien que cette voix d’en haut et ce sinistre Dies irœ, qui durait toujours !

À peine Philippe Beyle et Amélie eurent-ils disparu, suivis d’un long cortège de parents et d’amis, qu’un groupe de femmes, qui s’étaient comptées de l’œil et qu’un même dessein venait de rapprocher de la grande porte, s’élancèrent aussitôt par l’escalier qui mène à l’orgue.

Dans cet incident étrange elles avaient soupçonné tout de suite une pensée de maléfice, dans ce chant lugubre une malédiction sur les nouveaux époux, et elles voulaient connaître celle qui avait été assez hardie pour lancer cette malédiction jusque dans le temple de Dieu ! Elles se précipitèrent donc à sa rencontre. Mais au moment où elles montaient en tumulte, une femme descendait tranquillement. Cette femme s’arrêta. Elle n’eut qu’un mot à prononcer, qu’un signe à faire ; et les autres femmes, consternées, se rangèrent pour la laisser passer.