Page:Monselet - La Franc-maçonnerie des femmes, 1861.djvu/294

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— Bien, dit M. Blanchard.

Et, en se frottant les mains d’un air de satisfaction, il ajouta :

— Allons ! allons ! faire disparaître de Paris une femme, cela va m’occuper pendant quelques jours.

— Que de reconnaissance ne vous devrai-je pas !

— J’en conviens ! mais… suspendez-en l’expression jusqu’à nouvel ordre, car nous avons affaire à forte partie.

— À qui l’apprenez-vous ? murmura Philippe Beyle.

Une heure environ s’était écoulée pendant cet entretien. Philippe crut qu’il était de bon goût d’en rester là pour une première fois.

— Je crains, dit-il à M. Blanchard, d’abuser de votre temps.

— Vous voyez ce que l’on gagne quelquefois à aller au hasard, répondit celui-ci.

— C’est vrai, et j’espère que nous y retournerons ensemble.

— Quand vous voudrez.

— Où pourrai-je vous revoir ?

— Partout, au Club, chez vous.

— Mais si j’avais une communication importante à vous faire.

— Vous m’écririez, parbleu !

— En quel endroit ?

— Ah ! diable ! je n’avais pas songé à cela, se dit tout haut M. Blanchard.

— Où demeurez-vous ? demanda Philippe, croyant n’avoir pas été entendu.

— Je ne demeure pas.

— Je m’explique mal sans doute. Quelle est votre adresse ?

— Ma foi ! voilà une question à laquelle je suis très embarrassé de répondre.

— Ai-je été indiscret ?

— Du tout ! Seulement vous me voyez en peine de vous dire ce que je ne sais pas moi-même.

— Ce que vous ne savez pas ? répéta Philippe en souriant.

— Parole d’honneur !

— C’est juste ; j’oubliais que vous vous êtes fort spirituellement tracé un sentier indépendant et exceptionnel dans la vie.