Page:Monselet - La Franc-maçonnerie des femmes, 1861.djvu/372

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dont l’ensemble, s’il n’échappe pas absolument au ridicule, ordonne à coup sûr le respect acquis aux traditions qui ont l’âge du monde. Ces mystérieux vestiges d’une fable construite avec les propres matériaux de la Bible, ces croyances architecturales, cet effort violent vers une poésie quelquefois lugubre, cette préoccupation égalitaire et fraternelle saisissant une portion d’individus au sortir du berceau des âges, tout cela ne manque pas formes surannées est d’ailleurs encore assez haute et assez vivace pour défier la raillerie.

La grande-maîtresse porta ses regards sur l’assemblée et les ramena autour d’elle. À sa droite se trouvaient les sœurs surveillantes, les sœurs dépositaires et les sœurs hospitalières. À sa gauche, les sœurs officières, les sœurs harangueuses et les sœurs conductrices. Une de ces dernières était Marianna. La grande-maîtresse frappa cinq coups sur l’autel avec un maillet d’or. À ce signal, une des sœurs officières s’avança.

— Quelle heure est-il ? demanda la grande-maîtresse.

— Le lever du soleil.

— Que signifie cette heure ?

— C’est celle à laquelle Moïse entrait dans le tabernacle d’alliance.

— Puisque nous sommes rassemblées ici pour l’imiter, veuillez avertir nos chères sœurs, tant du côté de l’Europe que du côté de l’Afrique et du côté de l’Amérique, que la loge est ouverte.

La sœur officière frappa cinq fois dans ses mains. Un bruit se fit entendre à la porte d’entrée. La grande-maîtresse dit :

— Qui est là ? Si c’est un profane, écartez-le.

— C’est une élève de la sagesse qui désire être reçue franc-maçonne, répondit une sœur surveillante.

— Lui connaissez-vous toutes les qualités requises ?

— Toutes.

— Bénis soient donc nos travaux, puisque nous allons donner