Page:Monselet - La Franc-maçonnerie des femmes, 1861.djvu/420

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l’ordre accoutumé ; c’est-à-dire que votre translation a été opérée sur un certificat de votre médecin…

— Je n’ai pas de médecin.

— Lequel certificat a été envoyé immédiatement, selon l’usage, à la préfecture de police. C’est ainsi qu’on procède. Avez-vous d’autres renseignements à me demander ? Je vous prierai seulement de les formuler succinctement, car je suis attendu à l’économat.

— Je vais résumer, selon votre vœu, dit M. Blanchard avec une teinte d’ironie. Dans la supposition où cette… mystification… viendrait à me lasser au bout de quelques heures, quel moyen ai-je de la faire cesser ?

— Second discours, murmura le directeur à ses amis ; ils prétendent tous être victimes d’une mystification plus ou moins odieuse. Écoutez.

Il reprit son sourire urbain.

— Mon cher monsieur, le plus court est d’attendre la visite du médecin chef. Lui seul peut décider du plus ou moins d’opportunité de votre mise en liberté. Cette visite a lieu tous les trois jours ; après-demain vous pourrez exposer vos justes moyens d’opposition devant lui ; il vous écoutera avec la considération à laquelle vous avez droit, et je ne doute pas que vous ne triomphiez aisément de la précipitation et peut-être même des intrigues qui vous ont amené ici.

Le directeur passa sa langue sur ses lèvres en signe de satisfaction.

— Puis-je écrire ? demanda M. Blanchard.

— Tant que vous voudrez. Seulement vos lettres devront passer sous mes yeux, et l’envoi en sera ajourné après la décision de notre savant docteur.

— Monsieur, vous vous exprimez on ne peut mieux, et votre bienveillance est excessive, dit M. Blanchard ; je n’ai rien de plus à ajouter.

— J’en étais sûr, répliqua le directeur, nous nous entendrons à merveille.

Après un échange de salutations, M. Blanchard suivit l’infirmier à la garde duquel il venait d’être commis. Il traversa plusieurs divisions, jusqu’à ce qu’ils fussent arrivés à celle qui