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CHAPITRE XXXIII

La visite du médecin


La seconde journée n’offrit de remarquable à M. Blanchard qu’un bal de fous. Il est d’usage à Charenton de réunir, à de certaines époques de l’année, les pensionnaires des deux sexes dans une soirée dansante et musicale. M. Blanchard eut la chance, dès son arrivée, de pouvoir assister à l’une de ces fêtes vraiment originales ; il fit connaissance avec quelques fous des autres divisions, et les présentations eurent lieu avec une gravité du meilleur air. L’habit noir était d’obligation ; il n’y avait à reprendre au goût des costumes qu’une exubérance trop sensible de décorations illusoires, telles que crachats, brochettes et cordons. À part ces témoignages d’une innocente vanité, la physionomie du bal ne laissait rien à désirer sous le rapport de la convenance et de l’élégance.

C’était surtout la partie féminine de l’assemblée qui attirait l’attention de M. Blanchard : il y avait là de jeunes et gracieuses personnes, dont l’attitude et les paroles eussent fait illusion dans tous les salons ; quelques-unes d’entre elles chantèrent