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CHAPITRE IV

Étude de femme.


Un jour qu’Irénée de Trémeleu passait dans le faubourg Poissonnière, il fut frappé de la beauté d’une jeune fille qui marchait vite et seule, plusieurs cahiers de musique sous le bras.

À je ne sais quoi de délibéré dans la démarche, de résolu dans le port de tête et de déjà savant dans le coup d’œil, M. de Trémeleu - qui avait le pied parisien, comme d’autres ont le pied marin - reconnut immédiatement une élève du Conservatoire, section du chant.

C’était précisément l’heure à laquelle ces jeunes personnes sortent de leur classe, bandes coquettes où l’avenir recrute ses cantatrices altières, têtes brunes et blondes qui iront plus tard s’épanouir sous les lustres de la Fenice, de Covent-Garden ou de l’Opéra. M. de Trémeleu, qui était alors un jeune homme absolument voué au plaisir, mit son pas à l’unisson de celui de la jeune fille, et, sans trop réfléchir, il la suivit à une distance bienséante.