Page:Monselet - Portraits après décès, 1866.djvu/159

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noua immédiatement. Son premier protecteur fut M. Touchard-Lafosse, un homme qu’on a vite oublié, un compilateur, un romancier qui cherchait des veines, un entrepreneur de Mémoires ; sous son inspiration directe, il écrivit deux romans, qu’il orna de titres frénétiques, comme c’était alors la mode dans l’école de M. Touchard-Lafosse, de M. le baron de Lamothe-Langon & de M. Horace de Saint-Aubin. Le premier de ces romans était l’Archevêque et la Protestante, le second Jeanne la Noire ; ils furent publiés à un an de distance, en 1832 & en 1833. Nous venons de les relire sans trop d’ennui ; il est certain que cela ne vaut pas grand’chose, mais il y a des promesses, une gaieté un peu grosse qui dérive de Scarron & un penchant déjà très-accusé pour les scènes d’hôtellerie. Dans Jeanne la Noire surtout, Ourliac avoue nettement ses préférences ; elles ne portent ni sur Shakespeare ni sur Dante, non plus que sur lord Byron, par qui cependant les esprits étaient fort remués ; ses auteurs préférés, & il en parle le front haut, c’est Le Sage, c’est Walter Scott, c’est madame Cotin elle-même, « qui, dit-il, avec une seule passion du cœur, développée & admirablement décrite, a fait des chefs-d’œuvre. » Il dévoile naïvement ses sympathies pour les épisodes de