Page:Monselet - Portraits après décès, 1866.djvu/190

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la Touraine. Il a daté de là plusieurs lettres charmantes ; quelques-unes d’entre elles trahissent d’involontaires retours vers la vie mondaine

« Je suis entouré de belles choses à quatre ou cinq lieues de distance. J’ai visité avant-hier le château d’Azay, sur l’Indre. La vallée d’Azay est celle du Lys dans la vallée. Les habitants sont furieux contre l’auteur qui a trouvé leurs femmes laides. C’est une belle chose que Paris, mais je n’en persiste pas moins à croire que nous ferions bien, sur le retour, de nous en venir par ici planter nos choux avec quatre ou cinq amis sensés. La nourriture saine, le bon vin, le repos, les jardins, le loisir ont bien leur mérite. J’ajouterai qu’il y a ici de certains vins qui valent le champagne. »

Cette lettre était adressée à un ami mondain. En voici une autre de la même époque à un ami religieux ; l’esprit en est le même, il n’y a que le ton de changé — & le vin de supprimé.

« Ô mon cher ami ! que nous pourrions vivre doucement quelque jour en pareil endroit & ensemble. Il ne me manque qu’un ami comme vous. C’est la pensée de Dieu qui console & détache de tout, & nulle part elle ne peut être plus présente. J’ai trouvé quelques livres, de ceux que vous n’aimez guère ; mais ils me servent. Je suis ramené aux pieds du bon Dieu par Jean-Jacques & le Vicaire savoyard… »