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Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/114

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– Alors, alors, il vous serait sans doute agréable d’être présenté à James Mortimer… introduit comme nous disons, nous autres Américains ?

– Rien ne me serait plus agréable, je l’avoue…

– Je vous offre d’être votre introductrice auprès de lui.

– J’accepte avec reconnaissance. Vous le connaissez beaucoup, mademoiselle ?

– Oui, et je l’aime de tout mon cœur. C’est mon père… »

Le faux Paul Harmant joua la stupeur.

« Votre père s’écria-t-il. Si j’avais su…

– Auriez-vous parlé de mon père autrement que vous ne l’avez fait ? demanda Noémi en riant.

– Non, certes ! mes paroles exprimaient ma pensée.

– C’est donc avec la certitude de vos sentiments de sympathie très vive pour mon père, que je vais vous présenter à lui. Comment vous nommez-vous, monsieur ?

– Paul Harmant. »

Noémi quitta le tabouret du piano et, suivie de l’ex-contremaître, se dirigea vers James Mortimer absorbé dans une conversation avec un Américain.

« Pardonnez-moi, messieurs, dit-elle aux deux hommes, mais je désire, mon père, vous présenter quelqu’un qui fait le voyage de France à New York tout exprès pour vous rendre visite. Le hasard a permis que monsieur, sans me connaître, fût conduit à m’expliquer le but de son voyage. Mon père, permettez-moi de vous présenter un Français, M. Paul Harmant, mécanicien comme vous. »

James Mortimer fit deux pas vers le prétendu cousin d’Ovide Soliveau et lui dit :

« Soyez le bien accueilli, monsieur. Voulez-vous me donner la main ?

– C’est un honneur dont je suis fier autant que je suis touché de la bienveillance de votre accueil ! dit Jacques Garaud en serrant la main que l’ingénieur lui tendait.

– Nous sommes désormais de vieilles connaissances,