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Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/158

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pour arriver à satisfaire ses clientes, était obligée d’adjoindre à son personnel des ouvrières travaillant au dehors. L’une de ces ouvrières libres était sa préférée. Elle eût désiré vivement l’attirer auprès d’elle ; mais Lucie, c’était le nom de la jeune fille, voulait ne point quitter sa chambrette, située au plus haut étage de l’une des maisons du quai Bourbon dans l’île Saint-Louis.

Lucie avait vingt-deux ans et demi. Jamais plus fine, plus jolie tête de grisette parisienne n’avait couronné corps plus charmant, ses cheveux étaient d’un châtain doré, avec des yeux d’un bleu sombre et très doux.

La favorite de Mme Augustine était aimée et respectée de tous. Aimée, parce qu’elle était bonne et serviable ; respectée, parce que les langues les plus malfaisantes n’avaient pas pu émettre un soupçon au sujet de sa conduite. Mais on lui supposait un fiancé, son voisin, le dessinateur Lucien Labroue.