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Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/159

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XVI

Il nous semble à peu près superflu de dire que Lucien Labroue était le fils de l’ingénieur assassiné à Alfortville par Jacques Garaud. À la mort de sa tante, Mme Bertin, Lucien était resté seul avec quelques billets de mille francs. Mme Bertin lui avait fait faire des études qui devaient le conduire à être mécanicien. Sa vocation le guidait d’ailleurs de ce côté. Les humbles économies de sa tante lui permirent de pousser ces études aussi loin que possible. Quand elles furent achevées, il se mit en quête d’un emploi.

Malheureusement personne ne s’intéressait à lui, les protections influentes lui manquaient. Il fallait vivre cependant, vivre et payer l’impôt foncier pour les terrains d’Alfortville qu’il ne voulait ni vendre, ni hypothéquer. Il résolut d’entrer dans un atelier où il acquerrait l’habileté matérielle de l’exécution. Puis il trouva des dessins à faire, des épures à mettre au net. Quand ces travaux furent assez nombreux pour assurer la vie matérielle, le jeune homme quitta l’atelier. Il préférait travailler chez lui.

Le hasard le conduisit dans la maison qu’habitait Lucie et lui fit louer le logement contigu à celui qu’elle occupait. Assez souvent Lucien rencontrait sa voisine dans l’escalier. Ils s’étaient salués d’abord en se croi-