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Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/193

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* * *

L’époque fixée pour le retour à Paris du faux Paul Harmant approchait. On attendait Paul Harmant le 2 du mois.

Le 1er du mois, Lucien reçut une lettre de son ami. Lejeune avocat l’engageait à déjeuner pour le lendemain. À l’heure indiquée, Lucien arriva et sa première parole fut :

« Y a-t-il du nouveau ?

– Oui, j’ai revu Melle Harmant. Tu te présenteras vers dix heures du matin à l’hôtel de la rue Murillo et tu demanderas à parler de ma part à Melle Mary. Elle te conduira auprès de son père.

– Je te remercie de tout cœur, mon cher Georges.

– Nous réussirons… Je l’espère et j’y compte… J’ai préparé ce matin une lettre pour M. Harmant… La voici. »


Lucien prit la lettre et lut à haute voix :

« Mon cher monsieur Harmant,

« Cette lettre vous sera remise par un de mes amis de collège, élève des Arts-et-Métiers. Mécanicien et dessinateur d’un sérieux mérite, mon ami se trouve en ce moment à la suite de grands malheurs, non sans emploi mais dans une situation indigne de ses talents et de ses aptitudes.

« Je sollicite de vous, pour mon ami Lucien Labroue, l’emploi de directeur des travaux de vos usines. Vous le verrez à l’œuvre et vous me remercierez, j’en suis sûr, du cadeau que je vous aurai fait. En attendant, cher monsieur Harmant, recevez l’expression anticipée de ma gratitude, et croyez aux sentiments de haute estime de votre avocat tout dévoué.

« GEORGES DARIER. »


Lucien serra les mains de son ami.

« Merci ! lui dit-il d’une voix émue.