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Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/222

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donner sa fille à celui dont il avait assassiné le père.

« Si tu veux, père, nous irions faire des visites, dit Mary. J’en dois une à Mme Williamson, dont la fille est mon amie.

– Parfaitement, et tandis que tu seras auprès de ton amie, je monterai chez Georges Darier.

– Oh ! j’irai le voir avec toi, fit Mary dont le visage s’illumina à la pensée que Georges lui parlerait de Lucien.

– Soit… tu m’accompagneras… Georges Darier m’a écrit et je n’ai pas encore eu le temps de lui répondre.

– Il te remerciait sans doute d’avoir accepté, sur sa recommandation, son ami, M. Labroue ?

– Oui, mais dans cette occasion, c’est moi qui suis son obligé. Il m’a rendu un véritable service en me le recommandant.

– Tu es content de M. Labroue ?

– Oui… c’est un garçon d’un réel mérite…

– Et avec cela si bien élevé, si correct, si gentleman, n’est-ce pas ? » ajouta vivement Mary.

Paul Harmant, sans répondre, regarda fixement sa fille. Mary devint pourpre.

Il était environ deux heures quand le père et la fille mirent pied à terre devant la maison du jeune avocat. Lucien Labroue avait quitté son ami depuis dix minutes. Georges causait avec son ancien tuteur Étienne Castel quand la servante Madeleine entra.

« Monsieur, dit-elle, c’est Paul Harmant et sa demoiselle…

– Ah ! par exemple, s’écria Georges, voilà une visite à laquelle je ne m’attendais guère ! Mon cher tuteur, je vais vous faire connaître mieux un des grands industriels de notre époque… le patron de Lucien Labroue. »

Tous deux se rendirent au salon.

« Cher monsieur Harmant, et vous, mademoiselle, soyez les bienvenus !… dit Georges en tendant la main au millionnaire et en s’inclinant devant la jeune fille.

– Je viens répondre à la lettre que vous m’avez