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Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/229

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III

Un beau matin, à sept heures précises, Ovide Soliveau arriva rue Murillo et sonna à la petite porte de l’hôtel. Ovide avait repris ses façons débraillées d’autrefois. Debout sur le seuil de sa loge, le concierge examina d’un œil méfiant ce visiteur dont la mine et le costume lui semblaient suspects.

« Qu’est-ce que vous voulez ? demanda-t-il d’une voix la plus sèche et de son air le moins engageant.

– M. Paul Harmant, c’est bien ici ?

– C’est bien ici.

– Pourrais-je le voir ?

– À sept heures du matin ! s’écria le concierge.

– M. Harmant me connaît bien… il sera très content de me voir.

– Il est à son usine… À six heures précises il partait.

– À quelle heure rentrera-t-il ?

– Je n’en sais rien. Peut-être à midi, peut-être seulement ce soir. Si vous venez pour des affaires de mécanique ou pour demander du travail, adressez-vous à l’usine.

– Où est-elle située, l’usine ?

– À Courbevoie, au bout de l’avenue de Neuilly. Le tramway y mène. »

Une heure après, Ovide arrivait en face d’une haute