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Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/254

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– Alors j’en prends mon parti, puisque cela rapprochera notre mariage. Vous m’écrirez, n’est-ce pas ?

– Tous les jours, je vous le promets. Donc, ne vous chagrinez pas de mon départ. Et puis, je le répète, ce voyage est très avantageux pour nous. Si vous saviez comme j’ai hâte de pouvoir m’établir avec mes capitaux !

– Pourquoi, puisque vous vous trouvez bien chez votre patron ?

– Je m’y trouve bien, mais cependant certaines choses me déplaisent dont je vous parlerai plus tard. À présent, occupons-nous d’autre chose. Je suis très contrarié que vous n’ayez pas maman Lison auprès de vous. Cette brave femme me fait l’effet d’un chien de garde fidèle.

– Sa patronne, hier, allait, paraît-il, un peu mieux. Dès que la convalescence commencera, maman Lison reprendra ses habitudes et passera auprès de moi une partie de ses journées. Nous la verrons tantôt, mais seulement quelques minutes. »

Pendant ce temps, Ovide Soliveau cherchait le moyen de savoir chez qui Lucien Labroue venait de monter.

Depuis pas mal de temps déjà, le Dijonnais se promenait de long en large sur le trottoir du quai, devant la maison, traversant parfois la chaussée, faisant semblant d’examiner avec intérêt les objets exposés à la devanture d’un magasin de coutellerie contigu à la porte d’entrée de la demeure de Lucie, puis retraversant la chaussée, regardant les fenêtres, quand tout à coup le guetteur poussa une sourde exclamation de joie.

Une fenêtre de l’étage le plus élevé venait de s’ouvrir. Lucien Labroue y parut seul, d’abord, puis il se retourna, dit quelques mots, et Lucie vint le rejoindre. Malgré la distance, Ovide distinguait parfaitement les traits de la jeune fille.

« Eh ! eh ! murmura-t-il, la petite est très gentille !… J’ai maintenant sa photographie dans la tête. Elle n’en sortira plus. »

Lucie tenait à la main un mouchoir blanc déplié qu’elle étendit sur la barre d’appui de la croisée afin d’y poser ses coudes. À un moment la jeune fille se rejeta