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Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/263

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– Pour le quart d’heure, je ne veux rien du tout. Nous nous entendrons après réussite.

– À ta guise ! Quand te mettras-tu en campagne ?

– Dès demain.

– Tu sais que Lucien Labroue ne doit rester absent qu’une vingtaine de jours ?

– Avant vingt jours tout sera fini. »

* * *

Lucien et Lucie, après être allés faire une promenade, étaient revenus au quai Bourbon. Le souvenir de la scène qui s’était passée dans le logement de Lucie semblait effacé de leur esprit. Tout en causant gaiement, la jeune fille s’occupa des apprêts du dîner. La demie après six heures venait de sonner lorsque Lucie dit en riant :

« Monsieur mon fiancé, vous êtes servi. À table !

– Décidément, maman Lison ne vient pas ?… fit Lucien…

– Non… et cela m’étonne un peu. »

Cette phrase était à peine prononcée quand un coup léger, frappé contre la porte de la chambre, se fit entendre.

« Entrez !… » cria Lucie.

La porte s’ouvrit et maman Lison en franchit le seuil.

Lucie courut pour embrasser la nouvelle venue.

« Vous dînez avec nous, n’est-ce pas ? lui demanda-t-elle.

– Non, chère mignonne, répondit Jeanne, malgré tout le plaisir que cela me ferait, c’est impossible. Mme Lebret, ma patronne, ne va pas mieux. Il faut que je retourne à la boutique. Je suis venue prendre un caraco pour cette nuit.

– C’est cela, maman Lison… dit Lucien.

– Vous quitter ! répéta Jeanne avec inquiétude. Est-ce que c’est vrai ?

– Oui, répondit le jeune homme, pour un important travail en province à surveiller, pour mon patron.

– Et votre absence durera trois semaines ?