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Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/272

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– Et vous serez obligée de retourner pour cette robe ! dit Ovide en désignant le paquet placé sur la banquette.

– C’est fort à craindre », répliqua la jeune fille.

En ce moment la voiture fit halte. On était arrivé en face du numéro 9 du quai Bourbon. Amanda prit le paquet et descendit du fiacre en disant à Ovide :

« Vous allez m’attendre là, cinq minutes. »

Amanda eut gravi bien vite les six étages de la couturière. Elle frappa deux coups à la porte.

« Entrez ! cria Lucie depuis l’intérieur… C’est vous, mademoiselle Amanda !… Vous m’apportez de l’ouvrage pressé !

– C’est en effet très pressé et pour une cliente qui n’est pas commode. Devinez…

– Alors c’est pour la dame de la Garenne-Colombes…

– Juste. Une robe de bal.

– Quand faudra-t-il essayer ?

– Après-demain à trois heures. Cette dame a besoin de sa toilette pour aller à la réception du préfet de la Seine.

– Samedi ! et nous sommes à mercredi !

– Vous passerez les nuits, voilà tout ! La patronne m’a chargée de vous promettre une gratification « conséquente ».

– Eh bien, ce sera fait. Est-ce qu’il faudra porter la robe comme la dernière fois ?

– Naturellement ; mais j’irai avec vous.

– Ça ne nous a pas empêchées d’avoir peur dans le chemin désert… Enfin, puisqu’il le faut ! »

Une demi-heure plus tard, Amanda rentrait chez Mme Augustine après avoir donné rendez-vous pour le soir à Ovide. Celui-ci alla flâner sur le boulevard en laissant travailler son imagination. À huit heures, il attendit Amanda à la sortie des ateliers et la mena dîner.

« Je ne déjeunerai pas avec vous demain, lui dit-il ; je suis obligé d’aller à Fontainebleau. Mais nous dînerons ensemble…

– Cette espérance me fera paraître la journée moins longue.

– Vous êtes adorable ! »