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Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/292

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s’approchèrent vivement et éclairèrent le groupe. Livide et les yeux fermés, Lucie ne donnait aucun signe de vie.

« Quelle est cette femme ? » demanda le commissaire en voyant Jeanne aussi pâle que la blessée et couverte de sang.

Le brigadier mit le magistrat au courant de la situation. Le commissaire reprit en s’adressant à Jeanne :

« Ainsi, vous connaissez cette jeune fille ?

– Oui, monsieur. Elle habite à Paris la même maison que moi.

– Comment et pourquoi se trouvait-elle après minuit seule et en pleine campagne ?

– Elle est couturière de son état, et venait d’apporter ce soir une robe de bal à la femme de M. le maire du pays.

– Et vous que faisiez-vous ici à cette heure ? »

Jeanne expliqua le motif de sa présence. Jeanne compléta les renseignements en faisant le très court récit de ce que nos lecteurs savent déjà.

« Selon toute apparence le mobile de l’assassinat a été le vol, dit le commissaire. L’homme que vous avez vu fuir dans la nuit était sans doute l’assassin. Demain commenceront les recherches. »

Le médecin, éclairé par les gendarmes porteurs de falots, s’était agenouillé près de la jeune fille et avait mis à découvert la blessure qu’il examinait avec attention.

« Eh bien, docteur ? lui demanda le commissaire.

– La blessure est grave, répondit le médecin, mais je crois pouvoir espérer qu’elle n’est pas mortelle. Les baleines du corset ont fait dévier l’arme.

– Qu’est-ce que cela ? dit le commissaire en voyant briller sur le sol un objet métallique qu’il ramassa.

– C’est la moitié de la lame du couteau dont l’assassin s’est servi… Cette lame, en portant un second coup, a rencontré le busc d’acier du corset, là, voyez, et s’est brisée.

– Que devons-nous faire, docteur ? demanda le magistrat.

– Transporter cette enfant.