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Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/294

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La voiture attendait. Les deux hommes y montèrent.

« Où veux-tu que je te conduise ? demanda le constructeur.

– Boulevard des Batignolles. Je serai près de chez moi. »

À l’endroit indiqué les scélérats se séparèrent. Jacques Garaud gagna son hôtel.

« Mary est sauvée, pensait-il. Sa rivale n’existe plus. »

* * *

Au petit jour, le commissaire de police de Bois-Colombes et les gendarmes se trouvaient réunis à l’endroit où Lucie était tombée frappée par Ovide. Une enquête minutieuse démontra que l’assassin, couché dans le petit bois, avait attendu le passage de quelqu’un. On reprit le chemin de Bois-Colombes.

Le médecin était installé au chevet de la malade qui venait de reprendre connaissance. Lucie, en ouvrant les yeux, jeta autour d’elle un regard vague d’abord, puis inquiet. Tout à coup elle aperçut maman Lison. Jeanne se pencha vers le lit.

« Vous me reconnaissez, chère mignonne, demanda-t-elle.

– Oui, dit Lucie d’une voix faible, mais où suis-je donc ?

– Chez le commissaire de police de Bois-Colombes… Vous étiez blessée, mademoiselle, lui dit-il, et c’était un devoir pour moi de vous donner ma maison pour asile.

– Oui… oui… je me souviens… murmura Lucie. Un homme, tout à coup, s’est dressé devant moi et m’a frappée… À partir de ce moment il n’y a que ténèbres.

– Avez-vous vu le visage de l’homme ?

– Non, monsieur… la nuit était trop noire.

– Vous aviez sur vous une montre, n’est-ce pas ? en or, avec sa chaîne. Et un porte-monnaie ?

– Oui.

– Que contenait-il ?

– Une trentaine de francs et un billet de retour.