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Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/300

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inventée pour la concierge selon les conseils du commissaire.

Après avoir assisté au convoi de Mme Lebret, Jeanne partit pour Bois-Colombes où la jeune fille l’attendait avec impatience. La fièvre avait notablement diminué ; la blessure devenait de moins en moins douloureuse. Bref, l’état général était aussi rassurant que possible.

Lucie dévora les deux lettres apportées par Jeanne Fortier. Toutes deux étaient de Lucien Labroue. Dans la dernière, le jeune homme reprochait à sa fiancée son silence, qui l’inquiétait. Lucie fit part de ces deux lettres à maman Lison.

« Il faut que je lui écrive tout de suite, dit celle-ci.

– Mais si c’est vous qui lui écrivez, répliqua la jeune fille, cela redoublera ses inquiétudes… Il se persuadera que la situation est très grave… Je vais écrire moi-même. »

Et Lucie, d’une main tremblante, traça les lignes suivantes :

« Cher Lucien bien-aimé,

« Je vais vous dire la vérité toute entière, mais ne vous alarmez pas, car je vous jure que je ne vous cache rien et qu’il ne faut concevoir aucune crainte. Je suis dans mon lit, blessée, mais ma blessure n’est pas grave, puisque je peux vous écrire. »

Ici la jeune fille racontait son voyage à la Garenne, l’agression d’un inconnu, sa chute et son évanouissement, l’arrivée providentielle de maman Lison. Elle terminait en disant :


« D’ici deux ou trois jours, je pourrai retourner à Paris. Je ne songerais point à me plaindre s’il m’était impossible de vous dire de vive voix que je vous aime encore un peu plus qu’hier, et que je vous aimerai demain un peu plus qu’aujourd’hui.

« Votre fiancée, bientôt votre femme, n’est-ce pas ?

« LUCIE. »