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Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/337

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les détails de cette nuit sinistre où Lucie avait failli mourir.

« On n’a pas retrouvé le misérable assassin ? demanda tout à coup le jeune homme.

– Non… répondit Lucie.

– C’est étrange !

– Pourquoi ? Il eût été plus surprenant de le retrouver ! un rôdeur de banlieue, faisant partie d’une bande… Mais ne parlons plus de cela… Je suis guérie… tout est fini.

– À table ! le dîner est prêt. »

Nos trois personnages s’installèrent joyeusement autour de la petite table bien servie. La soirée passa trop vite. Le lendemain matin, à la première heure, Lucien se rendit à Courbevoie pour y reprendre la direction des travaux. Vers huit heures seulement, le père de Mary fit son apparition à l’usine. À peine s’était-il installé dans son cabinet que Lucien entra pour lui rendre compte de son voyage. Le millionnaire tendit la main au jeune homme de la façon la plus cordiale.

« Vous êtes-vous ennuyé là-bas ?

– Souvent… » répondit Lucien qui pensait à sa fiancée.

Paul Harmant ne le questionna pas davantage. La conversation s’engagea sur les plans que Lucien rapportait, plans de nouvelles machines à construire, qui nécessiteraient encore par la suite un déplacement d’ouvriers.

« Il ne me parle point de ma fille… » pensait Harmant.

À peine formulait-il cette réflexion que Lucien dit :

« Je ne vous ai pas demandé comme se porte Melle Mary…

– Elle a été et elle est encore bien souffrante.

– Gravement souffrante ?

– Assez pour me causer de vives inquiétudes. Vous la verrez et vous jugerez combien mes inquiétudes sont fondées. J’ai annoncé à Mary votre retour, et sa première pensée, ce matin, a été pour vous. Elle vous attend ce soir à dîner avec moi et se fait une fête de