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Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/364

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– Choisissez l’endroit. Ça m’est égal, pourvu qu’il soit au bord de l’eau. Vous louerez un canot et nous irons nous promener sur la rivière du matin au soir.

– Connaissez-vous Bois-le-Roi ? Sur la lisière de la forêt de Fontainebleau et sur les bords de la Seine.

– Eh bien, va pour Bois-le-Roi. Après déjeuner je prendrai le chemin de fer, et j’irai m’occuper des détails. Obtenez l’autorisation de Mme Augustine, faites les achats nécessaires pour huit jours de villégiature et venez me retrouver. »

Ovide présentait un billet de banque à l’essayeuse.

« Merci… J’irai vous rejoindre pour l’heure du dîner. »

Ovide devait attendre Amanda à la gare, le soir.

La jeune femme regagna l’atelier, alla trouver Mme Augustine et lui dit d’une voix émue, en essuyant avec son mouchoir une larme factice, qu’une de ses tantes était gravement malade et désirait la voir. Le congé fut accordé.

Ovide s’était fait conduire chez lui, avait préparé une valise, placé entre deux chemises une fiole contenant certaine liqueur dont nous connaissons déjà les effets ; puis il était parti pour Bois-le-Roi. Une auberge de modeste apparence, à l’enseigne du Rendez-vous des Chasseurs, se trouva sur son chemin.

« Pouvez-vous me louer un appartement pour une semaine ? demanda-t-il à l’hôtesse qui répondit :

– Nous possédons à cent pas d’ici un joli pavillon, la villa des Mûriers. Monsieur viendra déjeuner et dîner ici, ou on le servira dans le pavillon, à son choix.

– Très bien ; mais j’aurai besoin d’un canot.

– Nous en avons six. Vous choisirez celui qui vous plaira.

– Parfait ! Maintenant veuillez préparer à dîner pour deux personnes. »

L’hôtesse du Rendez-vous des Chasseurs appela une servante et lui donna l’ordre de conduire le voyageur au pavillon. C’était une maison exiguë mais fort coquette, n’ayant qu’un rez-de-chaussée divisé en quatre petites pièces, une salle à manger, deux chambres à coucher et